Cette graisse abdominale qui aggrave les fuites urinaires chez les femmes après 45 ans

Une recherche approfondie menée à l’Université de Jyväskylä, en Finlande, révèle un lien significatif entre la composition corporelle et les troubles du plancher pelvien chez les femmes d’âge moyen. Cette étude, conduite sur une période de quatre ans, met en évidence le rôle de la masse grasse, notamment celle située dans la région abdominale, dans l’apparition de symptômes tels que l’incontinence urinaire à l’effort. Les chercheurs ont utilisé des méthodes de mesure précises pour mieux comprendre l’impact de la répartition des graisses et de l’indice de masse corporelle sur la santé pelvienne féminine. À travers ces résultats, l’étude suggère que certains aspects du mode de vie influencent ces troubles, qui restent fréquents à l’approche de la ménopause.

À retenir :

  • La composition corporelle influence les symptômes des troubles du plancher pelvien chez les femmes d’âge moyen
  • Plus de 50 % des participantes présentaient des symptômes, principalement d’incontinence urinaire à l’effort
  • La masse grasse abdominale et le tour de taille sont fortement associés à ces troubles

Des liens clairs entre graisses corporelles et troubles pelviens

Les données démontrent que certaines caractéristiques corporelles sont liées à la fréquence et à la nature des troubles du plancher pelvien. Ces derniers comprennent notamment l’incontinence urinaire, fécale et le prolapsus des organes pelviens.

  • Incontinence urinaire à l’effort : Les femmes présentant un excès de masse grasse, en particulier au niveau du tronc et des viscères, sont plus sujettes à ce type de trouble.
  • Tour de taille et IMC : Un périmètre abdominal élevé et un indice de masse corporelle important renforcent le risque d’incontinence.
  • Graisse viscérale : Plus cette graisse est concentrée autour des organes internes, plus les symptômes sont fréquents.

Les résultats indiquent une corrélation entre ces facteurs et les troubles, sans pour autant établir de lien de cause à effet sur le long terme.

Des symptômes répandus chez les femmes en périménopause

À l’approche de la ménopause, les tissus pelviens se fragilisent naturellement. Cette période de transition hormonale s’accompagne souvent de symptômes invalidants liés à la faiblesse du plancher pelvien.

La baisse des œstrogènes, combinée au vieillissement des tissus et à des antécédents obstétricaux, participe à une détérioration progressive de la structure pelvienne. La pression intra-abdominale accrue, due notamment à un surpoids, accentue ce phénomène.

  • Plus de 50 % des femmes étudiées souffraient de troubles pelviens
  • Incontinence urinaire à l’effort était la plus fréquente des plaintes
  • Les troubles étaient présents dès le début de l’étude et ont été mesurés de manière systématique

Ces troubles affectent la qualité de vie et méritent une attention particulière, notamment en matière de prévention.

Mode de vie et composition corporelle : des facteurs modifiables

Le comportement alimentaire et l’activité physique influencent la composition corporelle, qui elle-même joue un rôle dans l’apparition des symptômes pelviens. Ces éléments constituent donc des leviers d’action potentiels.

La masse grasse corporelle, reflet en partie du mode de vie, peut être régulée par des choix quotidiens. Une alimentation équilibrée et une activité physique régulière contribuent à limiter l’accumulation de graisse viscérale, un facteur associé aux troubles.

  • Alimentation : Privilégier les apports nutritionnels équilibrés permet de mieux gérer la répartition des graisses
  • Exercice physique : Renforcer la musculature abdominale et pelvienne aide à prévenir certains symptômes
  • Poids stable : Maintenir un poids de forme réduit les pressions internes sur le plancher pelvien

Des ajustements ciblés dans le mode de vie peuvent contribuer à réduire les risques, bien que la prévention ne garantisse pas l’absence totale de symptômes.

Une étude rigoureuse sur quatre ans

Ce travail s’inscrit dans le cadre des projets de recherche ERMA et ESMIRS, menés auprès de 376 femmes âgées de 47 à 55 ans, résidant dans la région de Jyväskylä. Les méthodes de mesure employées étaient particulièrement précises.

Les chercheurs ont utilisé plusieurs outils scientifiques reconnus :

  • Analyse d’impédance bioélectrique multifréquence pour estimer la composition corporelle
  • Absorptiométrie aux rayons X pour quantifier la masse grasse répartie
  • Anthropométrie pour mesurer tour de taille et indice de masse corporelle

Les données démographiques et gynécologiques ont été recueillies via des questionnaires remplis par les participantes. Ces informations ont permis d’ajuster les résultats en fonction de l’âge, du niveau d’activité physique, du statut hormonal et de l’historique gynécologique.

Les résultats obtenus concernent principalement des observations à un instant donné. Les variations de composition corporelle au fil des années n’ont pas montré d’impact mesurable sur l’évolution des symptômes.

Cette recherche met en lumière l’intérêt de considérer la masse grasse corporelle comme un indicateur de santé pelvienne chez les femmes d’âge moyen. Elle encourage une approche préventive, axée sur le mode de vie, pour améliorer le bien-être au fil des années.

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